Corse Matin – 14/07/2012 – La jolie partition de Taglio-Isolaccio village de poètes et de chanteurs

Article du Corse Matin du 14/07/2012

 

Contenu de l’article:

Bien que perché sur un « balcon », celui de la petite Castagniccia, Taglio-Isolaccio refuse l’étiquette de village de montagne. Du haut de ses quelque 320 mètres d’altitude, il pose son regard sur son territoire, situé dans l’ancienne pieve de Tavagna, qui, bordé par deux rivières, Fium alto au nord et Fiume d’Olmo au sud, s’étend, sur onze hectares, jusqu’à la mer.

C’est là sur la plaine que la commune s’est développée depuis les années soixante autour de nouveaux « quartiers », Acitaja, San Piovanacce et les résidences d’Isolaccio. La commune compte aujourd’hui environ 600 habitants et abrite une école qui, dans le cadre d’un regroupement pédagogique avec Talasani, rassemble 150 élèves.

Taglio-Isolaccio se développe mais sans perdre son caractère. Mais son visage a évidemment bien changé au fil des ans comme peuvent le constater les anciens à l’image de Giocante Mari. Issu à Taglio d’une lignée de bûcherons-muletiers (tout comme les Campana à Isolaccio), il était, avec son frère Jean, exploitant forestier. Tous deux ont, longtemps, transporté du bois à dos de mulet vers l’usine de tannin de Folelli.

Avant l’installation d’habitants sur la plaine, la commune était composée de deux hameaux, Taglio et Isolaccio qui ne sont unis que depuis la Révolution française. Un début d’histoire distinct qui a donné lieu, comme le rappelle Jean Orsini, à quelques taquineries, les gens de Tagliu, étaient ainsi surnommés « e zucche » (les courges) et ceux d’Isulacciu, « e granochje » (les grenouilles). Mais malgré « a macagna », il y a un air de solidarité dans ce village de poètes et de chanteurs. On cultive d’ailleurs à Taglio-Isolaccio un très bel esprit d’entraide. « Dans le village de Taglio, rappelle Marie-Thérèse Mariotti, une maison porte l’inscription « Allogio dei poveri » (le logis des pauvres) qui indique qu’elle était à la disposition de ceux que l’on appelait « i rimiti », les actuels sans domicile fixe, qui se déplaçaient seuls ou en groupes de village en village et demandaient l’aumône lors des fêtes patronales. »